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HISTOIRE *LA QUESTION DE NATIONALITÉS CHEZ PAUL (I)*

Issu de Tarse (actuelle_ Turquie), Paul a eu un apostolat qu’on peut qualifier de maudit, certainement à cause de la couleur foncée de sa peau, ses origines juives et surtout en raison de la cible choisie pour ses prêches: l’Europe de culture gréco-romaine.

Par *Pr. Édouard BOKAGNE*
Historien

Prenons donc les cartes que nos bibles nous fournissent aimablement et considérons les voyages de Paul. Avant de les parcourir, voyons ce qui est dit d’un endroit qui n’y figure pas : sa ville d’origine, Tarse. Elle se trouve de nos jours en Turquie. Elle ne joue pratiquement aucun rôle autre que d’évocation dans la suite de son récit.

Mais il faut savoir que Tarse fut une cité d’abord indépendante sous les Perses entre 500 et 340 av. J.-C. Elle a été fondée par des Phéniciens qui étaient noirs (ou très foncés de peau) comme les Colches de l’actuelle Géorgie et que les Grecs comme Hérodote disaient provenir d’Égypte.

Puis, elle a subi une forte influence grecque après les conquêtes hellénistiques d’Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. Elle a probablement subi les séleucides qui ont dominé l’Asie mineure, avant de perdre toute indépendance lors de la colonisation romaine de l’Égypte et de la Syrie qui commença en 41 av. J.-C.

Paul est certainement issu du fonds juif qui s’y est établi pendant les péripéties de la résistance des Macchabées à l’occupation grecque des séleucides. Qu’est-ce qui peut expliquer ce choix ? Le plus probable est la couleur de la peau.

Sous les diverses occupations de la contrée, les Juifs ont souvent été malmenés. Ils ont très vite appris à se fondre en diverses nationalités. La race juive est faite de sangs-mêlés de plus d’un type : les Azkhenazes sont blancs de type caucasien. Les Séfarades sont bronzés, de type arabo-berbère. Les Falashas sont noirs, de type surtout éthiopien. Comme les Phéniciens.

Paul a pu être très sombre de peau. Peut-être totalement noir. On le sait d’une anecdote que Luc rapporte. À la suite d’une émeute qu’il avait malencontreusement causée dans Actes 21 : 38, (ça lui arrivait souvent), il fut arrêté. Le centurion qui tenait la garnison se méprit sur lui et le confondit à un terroriste égyptien.

Le faciès a dû être pour quelque chose. Paul lui-même qui tenait à se disculper, avait intérêt à donner une explication plausible sur cette suspecte ressemblance. Il dit être, non pas Juif (ce qui avait été une des causes du trouble), mais issu de Tarse d’abord, (le justificatif de la ressemblance avec le brigand) et citoyen romain ensuite (la raison le disculpant de toute sédition).

Si Paul a pu être noir et habiter une cité fondée par des Noirs, quelle était sa relation avec ceux de sa race ? Quel fut son ministère pour eux ? C’est ici que les cartes nous parlent. Les Noirs sont quasiment inexistants dans ses lettres ou les récits de ses compagnons de voyage. Juste ça et là, une allusion ; encore que vague.

Les cartes sont plus parlantes encore (ou plus muettes, c’est selon). Tous ses voyages sont entre la Grèce et l’Asie mineure d’une part et Rome d’autre part. Paul s’est intéressé à l’Europe de culture gréco-romaine ; à ceux que nous appellerions, (sans doute péjorativement), les Blancs. Est-ce par hasard ?

Paul a été, dans la Bible, quelqu’un de très obstiné. Il a soutenu, envers et contre tout, que prêcher à ces gens était son ministère pour lequel il avait reçu l’apostolat. (C’est même pour l’avoir dit qu’on voulut le tuer quand on le prit pour un Égyptien). C’est vers eux qu’il est parti. Uniquement. Il ne s’est jamais détourné de cette direction.

Paul n’a jamais voyagé seul. Il avait des compagnons. Et leur mission n’a pas non plus été un long fleuve tranquille. Ils ont subi, un peu partout pratiquement, de terribles hostilités de la part des Juifs judaïsants ou messianiques, (qui, dans bien des cas étaient les mêmes), de la part des résidents ; quand ce n’était pas des autorités, ou les dangers de la contrée.

C’était difficile. Il leur est même arrivé, lui et ses compagnons, de se séparer. Dans un texte, il se plaint de Marc l’évangéliste de l’avoir quitté. Le ressenti fut si aigre que le groupe a dû se séparer. Barnabas – un de ses compagnons – réputé pour son côté conciliant, a choisi de garder Marc. Qu’est-ce qui les avait fâchés ?

Le récit n’est pas explicite. Mais rien n’interdit d’extrapoler et de combler les trous par leur contexte et leurs difficultés. L’apostolat de Paul en était un maudit. Dans l’Église de ce temps, personne n’en voulait. Les Juifs possédaient un saint mépris pour les Gréco-romains dont la culture les horripilait.

Avaient-ils d’ailleurs la moindre raison de les aimer ? Déjà dans leur histoire. Les Grecs avaient été leurs ennemis les quatre siècles passés. Cela avait commencé par leur temple profané. (Les Grecs y avaient sacrifié un porc). Et ils cherchaient à les dominer. Les Juifs résistèrent par l’épée.

Ils crurent avoir fait une bonne affaire de se mettre sous la protection de Rome qui voulut prendre la Grèce. C’était embrasser un plus grand danger. Les Romains furent encore plus mécréants. Et infiniment plus violents. Et pis encore en parlant de mœurs. Déjà que leurs hommes étaient incirconcis. Ce qu’ils faisaient du sexe n’avait rien de la sexualité.

La pédérastie, le lesbianisme, le stupre, les orgies, la paillardise, la zoophilie, l’onanisme, la débauche, la scatophilie, la pédophilie ; entre autres commodités. L’Européen le plus moral ne pratiquait que l’infidélité. Vous ne voudriez pas savoir comment il la pratiquait. C’était un peuple sale qu’on saluait en se pinçant le nez.

C’est quand on considère ces païens qu’on prend la mesure de cette phrase qu’il a écrite : où le péché a abondé, la grâce a surabondé. Pour les Juifs, c’était dur à accepter un peuple aussi souillé. Il n’était pas que mécréant ou même violent. (Aucun peuple de l’histoire – Dieu seul sait s’il y en eut – ne fut plus violent). Mais aussi fourbe, traître à la parole donnée, cynique et menteur, cupide, agressif, vindicatif, insolent et gourmand. Si Satan, de l’enfer, eût pu créer des gens, ce serait le plus ressemblant.

Ce serait trop long pour en parler dans un seul billet.

Demain, je poursuivrai…

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