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Par lettre-circulaire du 27 novembre 2023, le Professeur Laurent Serge ETOUNDI NGOA, publie une correspondance sur laquelle, il convient de se pencher tant soit peu.

ETOUNDI NGOA siffle la fin de la récréation.

Par lettre-circulaire du 27 novembre 2023, le Professeur Laurent Serge ETOUNDI NGOA, publie une correspondance sur laquelle, il convient de se pencher tant soit peu.

Décryptage

Denis Muller, grand éthicien du 20è siècle, déclare :”l’éthique est à la mode“. Pour le paraphraser, nous dirons “la violence est à la mode“. L’expression “est à la mode” ici renvoie à la récurrence, pis, au caractère de “normalité” que la réalité de la violence semble revêtir aujourd’hui.


Il ne se passe pas de jour, sans que nous ne nous fassions “arroser” à “la sauce” de la violence tous azimuts, dont nous sommes environnés. Violence à la maison, violence dans les médias et sur les réseaux sociaux, violence dans les foyers conjugaux, pour ne citer que ces cas-là.
Prenant le problème à bras le corps, le patron de l’Education de base, se fondant sur des informations parvenues au sommet de l’Etat, dénonce le “nombre sans cesse croissant de faits de violence commis à l’encontre des élèves filles en milieu scolaire“. Plus loin, le Minedub nous renseigne que “l’on recense des actes attentatoires à l’intégrité physique et morale des victimes et qui sont imputables, indistinctement au corps enseignant, aux encadreurs administratifs et même aux élèves de sexe masculin.


A travers ces évocations, il désigne les bourreaux de la jeune fille en milieu scolaire. Ce constat est effroyable. Les potentiels agresseurs et violeurs se retrouvent, tant dans le corps enseignant, que dans l’administration  scolaire, sans oublier, qu’on les recense aussi, dans les rangs des apprenants garçons. Le danger est donc imminent en même temps qu’il est éminent. La jeune fille subit une avalanche de violences, physique, psychologique, et même verbale. Toutes choses qui l’amènent à se déprécier, à se sous-estimer. Ce qui n’est pas de nature à limiter en faveur de son éclosion, dont a tant besoin le Cameroun, pour son émergence “à l’horizon 2035”, pour épouser la vision du Chef de l’Etat camerounais.

DES ACTES ABOMINABLES À DÉNONCER AVEC LA DERNIÈRE ÉNERGIE

Les victimes ne devraient, ne doivent plus se taire. Martin Luther King Junior allant dans le même sens, dit que l’homme meurt, dès lors qu’il refuse de dénoncer le mal. Et même que ce silence l’en rend complice. ETOUNDI NGOA veut tordre le coup à ces actes répréhensibles et à leurs auteurs. Il convoque, à cet effet, ses collaborateurs des services centraux et déconcentrés.


Pour cela, il préconise comme traitement au mal de “procéder aux fouilles systématiques des cartables des élèves et saisir les objets dangereux qui  pourraient y être trouvés ; dénoncer de manière systématique auprès des services centraux du Minedub, des autorités administratives et des forces du maintien de l’ordre (la compagnie de la sécurisation des établissements scolaires et universitaires de la Sûreté Nationale en l’occurrence) les poches de ventes de la drogue et des produits stupéfiants, portés à votre connaissance, ainsi que tous les actes de violence perpétrés à l’égard des élèves, en particulier des filles”.

LA TOUCHE  ETOUNDI NGOA, UNE MÉTHODE QUI “RATISSE LARGE”

Le dispositif sus-évoqué fait penser à un antidote à “large spectre” pour emprunter à une rhétorique propre au jargon de la médecine. A la réalité,  lorsque que la fouille systématique est évoquée, il y a lieu de voir là une double interpellation. D’abord, la responsabilité des élèves est engagée, ensuite, leurs parents sont interpelés pour vérifier ce que leurs rejetons mettent dans leurs cartables pour aller à l’école, et même ce qu’ils en ramènent. La question de la consommation par les jeunes de la drogue et des produits stupéfiants, est aussi à adresser sérieusement. La part des forces de maintien de l’ordre, n’est pas des moindres dans cette perspective. Comment en fait, sont alimentés ces jeunes au niveau des établissements ? Qu’est-ce qui peut expliquer que ces produits puissent arriver dans les cartables de ces jeunes, qui ne demandent qu’à être éduqués ? Comment s’étonner de ce que la violence envahisse l’espace de vie du jeune élève ? Comment ne pas comprendre qu’il n’y a qu’un pas à faire entre la drogue et les agressions qui se soldent par des viols? Toutes ces interrogations révèlent la nécessaire “coalition contre le mal” que lancent le pouvoirs publics en vue de la résorption de ce véritable fléau social.

LA PLACE, LE RÔLE DE LA FAMILLE DANS LA CHAÎNE ÉDUCATIVE

Selon Proverbes 22: 6Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre, quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas“. Dans cette perspective, les premières bases de la vie en société, pour l’enfant, c’est la famille. Les parents sont donc plus que jamais interpelés pour l’éducation qu’ils doivent donner à leurs progénitures. Ils doivent dire au jeune garçon qu’il n’est pas le chef, qui pourrait “disposer” à sa “guise“, de sa sœur, des avoirs de celle-ci, de sa vie tout court, simplement, parce qu’il est un “mâle dominant”, et que la fille serait un “faire-valoir“, une espèce de “complément d’effectif” dans la maison, et donc, dans la société. Car comme le dit quelqu’un  “l’instruction sans l’éducation c’est comme le rabot qui lisse la surface du bois, mais qui n’arrondit pas les angles“;  et avec Rabelais “science sans conscience n’est que ruine de l’âme“. Il est donc impérieux que  toute la chaîne éducative se mette en ordre de bataille pour sauver l’école, et donc la société. Autrement, il y a lieu de craindre que l’avenir s’annonce encore plus sombre, quand on voit l’influence de tous ces dégâts sur l’école aujourd’hui, et par ricochet, sur la société dans sa plus large accession.

En définitive, “à menace globale, riposte globale” pense le Président de la République du Cameroun. Par ces mots, il faut comprendre avec la sagesse africaine la réalité selon laquelle “une seule main ne pas attacher le fagot de bois”. Ainsi donc, Famille, école, administration se doivent de se souder les coudes, pour relever le défi de “l’école ordinaire” si chère au regretté Ministre de l’Education nationale Charles Borromée ETOUNDI.

Martin MINKO

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