1. Une trajectoire singulière et engagée
Marie-Louise ETEKI OTABELA quitte le Cameroun en 1959 pour poursuivre ses études en France, à une époque où les femmes africaines étaient cantonnées à des rôles domestiques. Cette expatriation marque le début d’un parcours de vie exceptionnel, fait de luttes contre les normes patriarcales et les conservatismes sociaux.
Elle incarne une femme libre, fidèle à ses convictions, qui n’a jamais hésité à affronter les puissants pour défendre ses idéaux. Son amour pour René ETEKI, rencontré très jeune, devient le socle d’un engagement commun de plus de 50 ans, à la fois personnel et politique.
2. La cause des femmes et celle de l’Afrique : un même combat
Contrairement à certaines critiques qui voient dans le féminisme africain un mimétisme occidental, Marie-Louise ETEKI OTABELA inscrit la libération des femmes dans le cadre plus large de la libération de l’Afrique. Pour elle, l’émancipation féminine est une condition sine qua non du développement du continent.
Son ouvrage phare, *Le totalitarisme des États africains : le cas du Cameroun*, illustre cette pensée politique cohérente et radicale. Elle y démontre que l’Afrique ne peut se permettre d’ignorer la moitié de sa population dans sa quête de souveraineté et de dignité.
3. Une vision politique alternative
Refusant les logiques de simple alternance politique, elle propose une **véritable alternative : un changement de paradigme. Avec René ETEKI, elle fonde la **Coordination des Forces Alternatives (CFA), qui vise à refonder les institutions camerounaises.
Elle milite pour une transformation du pouvoir législatif, en remplaçant l’« Assemblée Nationale » par une « Assemblée des Peuples Camerounais »**, plus représentative et ancrée dans les réalités locales. Elle croit fermement que cette refondation est la clé pour réaliser les ambitions des pères fondateurs du Cameroun.
4. Des mémoires à quatre mains
Le livre est à la fois :
– Une romance durable entre deux êtres d’exception,
– Un manifeste politique,
– Un témoignage historique sur le Cameroun postcolonial,
– Une œuvre littéraire et intellectuelle.
René et Marie-Louise ont incarné dans leur vie privée les idéaux qu’ils défendaient publiquement : égalité, justice, liberté, dignité. Ils ont été des pionniers dans la lutte pour une société plus humaine et fraternelle
5. Une critique lucide du système politique africain
L’épilogue souligne la désillusion démocratique en Afrique, notamment dans les anciennes colonies françaises. L’auteur dénonce la prolifération de partis politiques sans véritable pluralisme d’idées, et la persistance de régimes néocoloniaux.
Marie-Louise ETEKI OTABELA appelle à une reconstruction politique autocentrée, fondée sur les réalités africaines, la valorisation des femmes, et une nouvelle forme de contrat social. Elle propose une voie de rupture, fondée sur l’innovation politique et la souveraineté populaire
6. Une figure d’avenir pour le Cameroun
Dans un contexte de recomposition politique, Marie-Louise ETEKI OTABELA apparaît comme une figure incontournable. Son engagement intellectuel, sa constance militante et sa vision politique font d’elle une actrice majeure des transformations à venir.
