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REJETÉE À SON LIEU DE STAGE À CAUSE DE SON HANDICAP / L’ACCÈS À  L’EMPLOI EST UN PARCOURS DE COMBATTANT POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP AU CAMEROUN.  

En plus de la situation socioéconomique peu reluisante que traverse le Cameroun, et qui complique l’accès à l’emploi, les personnes handicapées  font face à la cruelle et difficile épreuve de la discrimination. Une formation à l’inclusion sociale s’avère importante pour tous afin d’épargner cette catégorie vulnérable à de ce lot de frustration.

Un incident choquant a récemment défrayé la chronique  dans les services d’une commune camerounaise. Une jeune dame aveugle, dont la demande de stage professionnel avait été acceptée, s’est vue refuser l’accès à son poste lorsqu’elle est arrivée pour commencer son stage. Le responsable auprès de qui elle devait effectuer son stage a déclaré qu’il ne l’aurait pas appelé s’il avait su qu’elle était aveugle.
Il s’agit en fait d’un incident très regrettable qui révèle une attitude discriminatoire envers les personnes en situation de handicap. Le responsable incriminé a en effet pris une décision basée sur les préjugés et les stéréotypes plutôt que sur les compétences et les qualifications de la jeune dame. Or, les personnes en situation de handicap, y compris les personnes aveugles, peuvent être très compétentes  et capables de réaliser des tâches professionnelles avec des adaptations nécessaires. L’attitude de ce responsable est susceptible d’avoir  des conséquences négatives sur la confiance et la motivation de la jeune dame, et de contribuer à perpétuer les stéréotypes et les préjugés envers les personnes en situation de handicap. Cet incident  est une violation flagrante de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par de nombreux pays dont le Cameroun.


Ladite convention souligne l’importance de garantir les droits et la dignité des personnes en situation de handicap : selon son article 5 en effet, les Etats parties reconnaissent que toutes les personnes sont égales devant la loi et ont droit sans discrimination à l’égale protection et à l’égal bénéfice de la loi.
A noter que les principes clés de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées incluent : la non-discrimination, l’accessibilité, l’égalité des chances, et  la sensibilisation. Dans le cas de la jeune dame aveugle, les principes de la non-discrimination et d’égalité des chances sont violés.
A l’instar de cette jeune dame aveugle, de nombreuses personnes en situation de handicap subissent diverses formes de discriminations, notamment : les moqueries et insultes, les mises à l’écart, les traitements injustes, le refus de droits, l’exclusion du marché du travail, les préjugés et les jugements de valeur, etc.
Il est essentiel de noter que les discriminations subies par les personnes handicapées peuvent venir en fonction de l’âge, du type de handicap et de la situation professionnelle. Cette mairie devrait prendre des mesures immédiates pour sensibiliser ses employés à l’inclusion et à la diversité, et garantir que les personnes en situation de handicap aient des opportunités égales d’accès à l’emploi et à la formation. Il est temps pour les autorités camerounaises de prendre des mesures concrètes pour protéger les droits des personnes en situation de handicap et promouvoir leur inclusion dans la société.
Face à la négligence par le gouvernement  de cette catégorie vulnérable, les associations de la société civile comme l’Alliance Nationale des Organisations des Personnes Handicapées (ANOPHAC) doivent prendre leurs responsabilités en vue de sensibiliser la société à la situation des personnes handicapées et promouvoir le respect de leurs droits et de leur dignité.
L’Alliance Nationale  des Organisations des Personnes Handicapées (ANOPHAC ) possède les compétences nécessaires, et est disposée à accompagner les administrations tant publiques que privées dans l’implémentation des dispositions de la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, à travers des sessions de formation et des campagnes de sensibilisation.

Suzanne NDJANA
Responsable de la communication / ANOPHAC

  

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