*Par Suzanne NDJANA*
Il s’agit d’un hommage rendu à ce Missionnaire canadien par ses anciens élèves et tous ceux qui ont profité de ses méthodes pédagogiques, regroupés au sein de l’association “LES AMIS DU FRÈRE HILAIRE”.
Selon le Directeur de la publication, le Dr Jean MOTSALA, l’idée d’inscrire le nom du Frère Hilaire au panthéon de la gloire à travers ce livre repose sur le fait qu’il fut un pédagogue chevronné qui a formé beaucoup de têtes, il a demandé et obtenu de sa hiérarchie la création du mythique collège Jean XXIII d’Éfok.
Il est aussi reconnu comme un grand humaniste, grand dévot de la Très Sainte Vierge Marie, bref, “un personnage mythique à l’image de Prométhée, ce personnage de la mythologie grecque qui déroba au maître de l’Olympe le feu divin pour l’offrir aux hommes qui en étaient dépourvus et qui vivaient dans l’ignorance, le désordre et la confusion”.
Dans sa note de lecture, le professeur NDZOMO MOLLÉ a fait mention de la célébrité du frère Hilaire dans sa terre de mission qu’est EFOK et même au-delà.
“Il était l’homme le plus célèbre de l’arrondissement d’Obala de 1957 à 1994”, a-t-il déclaré.
L’éminent Missionnaire canadien est arrivé au Cameroun en 1955, mais l’an 1 du frère Hilaire à EFOK c’est le 1er septembre 1957. Si la présence de ce Missionnaire exceptionnel a été signalée à Eséka dans le Nyong et Kelle et au collège Vogt à Yaoundé, il est à noter que sur les 37 années passées au Cameroun, le frère Hilaire en a passé 35 à EFOK, cette terre à laquelle il est resté attaché jusqu’à sa mort le 11 avril 2013 à la Résidence de La Salle, à l’âge de 91 ans 10 mois après une retraite active à Québec (Sainte – Foy). L’homme a réussi à avoir une relation fusionnelle avec les populations locales, et dans sa “popularité humaine” , il partageait joies et peines avec lesdites populations. Cette relation avec les Mbokani et les Essélé riverains du collège Jean XXIII d’Éfok était si forte que, selon une anecdote relayée par le professeur NDZOMO MOLLÉ, une décision d’affectation du frère Hilaire aurait été annulée par sa hiérarchie parce que ces populations s’y étaient farouchement opposées.
Le professeur NDZOMO MOLLE a cru comprendre à travers la lecture de l’ouvrage collectif sur le frère Hilaire Fortin que ce dernier a marqué les co-auteurs sur plusieurs plans :
– il était un excellent pédagogue : le professeur Hubert MONO NDJANA d’heureuse mémoire, avait déjà dit au sujet du frère Hilaire qu’il est le plus grand pédagogue qu’il ait jamais connu.
– il était un homme d’exception: Pascal Mani fait remarquer dans l’ouvrage que le frère Hilaire avait une ouverture d’esprit remarquable;
– Le frère Hilaire était un agent économique éclairé, comme l’a écrit Simon NYANGA, rejoint dans cette idée par Emmanuel NDJOMO qui a évoqué l’idée de la bourse du livre déjà mise en pratique à cette époque par ce Missionnaire canadien ;
– Le frère Hilaire était une âme écologique, un amant des fleurs ;
– le frère Hilaire avait des punitions de qualité et d’utilité pratique.
Dans la logique du frère Hilaire Fortin, il faut enseigner de telle manière que ce ne soit pas quelque chose de douloureux.
Le frère Hilaire, affectueusement appelé le Missionnaire des nécessiteux, a donc laissé un important héritage à ceux qui l’ont connu et aimé à Efok, d’où cette expression de gratitude de l’association “Les amis du frère Hilaire”que préside le gouverneur Pascal Mani.
Le professeur NDZOMO MOLLE est d’ailleurs revenu sur le fait que ses amis avaient souhaité lui faire des obsèques traditionnelles à Efok avec entre autres le Molo Awou et la danse de l’Essani. L’église était venue en récupération pour éviter une coloration païenne à ces obsèques qu’elle voulait chrétiennes.
Cette opposition apparente entre le paganisme et le christianisme a fait naître dans l’esprit du Professeur Tsala Ndzomo Guy que cette dimension du paganisme doit être largement prise en compte à la prochaine célébration de la mémoire de l’illustre disparu le 1er septembre prochain à la paroisse Sainte Anne d’Éfok.
Le préfacier de l’ouvrage, Mgr Sosthène Léopold BAYEMI MATJEI a remercié les co-auteurs pour cette belle initiative qui survient dans un environnement où les hommages sont rares. Selon pasteur propre du diocèse d’Obala : “Nous ne pouvons peut être pas faire comme le frère Hilaire, mais nous avons besoin de nouveaux Missionnaires des nécessiteux”. Il a suggéré la création des coopératives pour donner des énergies à notre peuple.
La cérémonie de dédicaces de l’ouvrage collectif “Frère Hilaire, le Missionnaire des nécessiteux”, a connu la présence entre autres, du Sénateur Jean Marie Mama, de deux représentants de la Communauté des Frères des Écoles à laquelle appartenait le frère Hilaire FORTIN, d’anciens élèves du collège Jean XXIII d’Éfok notamment le Dr Kisito OWONA, président de l’Association des Anciens Élèves et Sympathisants du Collège Jean XXIII d’Éfok , et bien d’autres personnalités ayant en commun l’admiration de l’ œuvre du frère Hilaire.
Crée en 2013, l’association “Les amis du frère Hilaire” a une existence légale à la préfecture de Monatélé depuis 2015. Elle regroupe déjà une quinzaine de membres et a à son actif un don d’un congélateur de 300 litres au collège Jean XXIII d’Éfok, une exploitation apicole de 20 ruche, et la publication de cet ouvrage hommage au frère Hilaire. Selon Pascal Mani, président de l’association “les amis du frère Hilaire”, d’autres disciples du Missionnaire des nécessiteux sont invités à se joindre à eux aux fins de perpétuer cette belle œuvre. Christophe Degaule, Pascal Mani, Robert Evola, Simon Pierre Nyanga, Frère Fernando Lambert, Frère Alfred Guillemette et Frère Noel Pruneau projettent de publier un autre volume de cet ouvrage.
*Suzanne NDJANA*