Les experts du Leiben University, du Swiss National Fund et de l’Institute of Missiology se sont joints à ceux de l’université catholique d’Afrique Centrale pour un échange inclusif entre chercheurs d’Afrique et de l’occident sur des questions d’éthique.
“La problématique c’est que la science est considérablement devenue idéologique, et en devenant idéologique, n’y accède pas tout le monde. Or, il y a des savoirs endogènes c’est à dire des connaissances traditionnelles que les gens ont eues par exemple en matière de gynécologie, en matière de médecine ordinaire, de phytothérapie, et ces connaissances ont été disqualifiées parce que n’ayant pas obéi au protocole universel, parce que n’ayant pas été adoubées par des universités qui donnent les diplômes”, a indiqué l’abbé Pr. Thomas Bienvenu TCHOUNGUI, recteur de l’Université Catholique d’Afrique Centrale.
Une justice épistémique s’impose, afin d’accompagner l’Afrique dans les mutations culturelles et sociales.
“Il faut que nous soyons des personnes égales dans la production des savoirs et même dans la distribution des savoirs”, a martelé Mathieu Thierry Ngosso Ngosso, Directeur d’EthicsLab, co-organisateur de cette conférence de cinq jours sur le thème : “La théorie des valeurs”.
La conférence vise à offrir aux universitaires du monde entier l’opportunité de dialoguer avec de nombreux chercheurs talentueux de tout le continent africain et vice versa. Il y a bien trop peu d’interactions de ce type, et la conférence représente l’un des moyens par lesquels EthicsLab vise à en faciliter davantage.
Le plan ambitieux de cette conférence est d’organiser 4 à 5 conférences principales, dont au moins deux par d’éminents universitaires africains, ainsi qu’une variété de panels organisés par des participants qui ont pris l’initiative de les construire (plutôt que directement par nous). L’objectif est que chaque panel comprenne un nombre égal d’universitaires africains et non africains et soit organisé par au moins un universitaire africain et un universitaire non africain travaillant ensemble. L’espoir est que ce modèle d’organisation dispersé garantira une représentation inclusive d’universitaires provenant de nombreuses zones géographiques, avec une gamme de perspectives et travaillant sur une grande variété de sujets.
Cela rentre en droite ligne avec les attentes de Dominic Roser, chercheur d’origine helvétique, participant à la conférence de Yaoundé :
” J’ai comme attente de comprendre les perspectives des divers pays africains”.
Ce chercheur suisse a lui-même entretenu l’assistance au sujet de l’environnement et la justice.
Commanditée par le
Centre d’éthique Edmond et Lilly Safra de l’Université Harvard, et
l’Institut d’éthique des affaires de l’Université de Saint-Gall, cette conférence qui marque le 5ème anniversaire de EthicsLab a pour organisateurs:
Brian Berkey
(Université de Pennsylvanie),
Tim Meijers
(Université de Leyde),
Thierry Ngosso Ngosso
(Université de Saint-Gall), et
Mpho Tshivhasé
(Université de Prétoria).
Rappelons que Le Laboratoire d’éthique et de politiques publiques (EthicsLab) est une nouvelle initiative de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC). Elle constitue un centre d’excellence en recherche, incubant des idées innovantes et développant de jeunes chercheurs qui contribueront à la promotion d’une culture d’intégrité dans divers domaines publics et privés, et faire progresser des politiques publiques justes en Afrique centrale. Après des années passées à établir des bases solides grâce aux séminaires réussis des jeunes chercheurs africains de Yaoundé, EthicsLab a officiellement lancé ses activités en mars 2019 avec le soutien de l’Université de Saint-Gall, de l’Institut Berggruen, de l’Université d’Utrecht, de l’Université de Stanford et de l’Université de Harvard.
Les travaux s’achèvent samedi le 15 juin prochain.
Suzanne NDJANA