La notoriété du Professeur Hubert MONO NDJANA avait déjà transcendé les limites d’Ékabita, ce petit village du département de la Lékié au Cameroun qui l’a vu naître. Le grand philosophe universitaire qui vit le jour le 3 novembre 1946 laisse plusieurs productions littéraires à la postérité. Le professeur Mono NDJANA fut aussi un homme d’opinion, il est auteur de certains travaux sur quelques dirigeants politiques à l’instar du président Paul Biya, Chef de l’État camerounais. On retient aussi de lui quelques célèbres expressions lors des débats sur les plateaux de télévision : “le mapartisme” et la fameuse formule “on a écarté la norme pour normaliser l’écart”, des concepts qui lui ont souvent permis d’opérer une critique sociale rigoureuse, de dénoncer la dérive esthétique, éthique , culturelle et politique ambiante dans la société camerounaise.
Que faut-il retenir du Professeur ?
L’homme qui nous quitte à 77 ans, était avant tout spécialiste d’éthique et de philosophie politique. Historien des idées, il a travaillé sur l’évolution historique des philosophies camerounaises et africaines.
Le père du “mapartisme” fut le premier à officialiser son soutien au chef de l’État camerounais en 1982. Son expérience et son expertise lui ont aussi permis de passer par la gestion des droits d’auteur au Cameroun. De plus, Hubert MONO NDJANA fut désigné président du jury de l’édition 2016 des Grands prix des associations littéraires.
“TUE” AVANT SA MORT VÉRITABLE“
Le démenti formel de sa famille biologique hier, a permis de le “ressusciter” pour un un temps… Hélas, aux petites heures de ce jour, “la norme” est “normalisée” en ce sens que, l’homme mortel a véritablement et définitivement rejoint le “mustérion” , le “mystère” dont il a passé sa vie à parler pour y “conduire” la plèbe plongée dans l’épithumia ou ce que Ndzomo Mollé appelle “la mentalité digesto – festive”. Le Professeur, pour l’illustrer, parlait par exemple , “des chansons de Sodome et Gomorrhe”.
D’après des sources généralement crédibles, Hubert MONO NDJANA a rendu l’âme aux environs de 3 heures de ce jeudi matin, à l’Hôpital Général de Yaoundé . Il y était interné depuis le 03 novembre dernier, suite à un accident de la voie publique, survenu au lieu dit Cami Toyota, dans la capitale camerounaise.
Pour le Dr Basile Ngono, Hubert MONO NDJANA est ‘Vivant jusqu’à la mort”.
Pouvait-il “mieux mourir”, autrement que ce jour “dédié ” à la philosophie ?
Salut l’artiste! Un philosophe qui meurt en pleine commémoration de la philosophie. Quelle belle mort !!!
Repose en paix grand homme.
Par Suzanne NDJANA