La cérémonie de dédicace de cet ouvrage a eu lieu ce mercredi 6 aout 2025 à l’amphithéâtre Herve Bourges de l’ESSTIC.
Il s’agit d’un ouvrage de 170 pages qui s’inspire sur le cours du commandement préfectoral dispensé à l’ENAM. La question de la transformation sociale qui se dégage dans cette publication est en parfaite adéquation avec les objectifs poursuivis par l’éditeur dont le représentant à cette cérémonie a rappelé que « la connaissance c’est le principe même de la prise de parole ».
De la note de lecture présentée par Dr Ngueulieu Elias Perrier , sociologue à l’université de Yaoundé I , on retient principalement que l’ouvrage est constitué en deux parties précédées d’une introduction liminaire ou l’auteur dévoile son ambition de se focaliser sur les relations humaines et collaboratives en tant que moteur de la gestion administrative, de « mettre chaque composante des services publics déconcentrés et des forces de l’ordre et de sécurité devant ses responsabilités pour que notre patrie , le Cameroun , avance dans la bonne direction avec le concours de tous ». C’est ainsi que dans la première partie de l’ouvrage, Pascal Mani indique comment sont désignées les autorités préfectorales en mettant en exergue la création des services déconcentrés de l’Etat. L’auteur présente aussi les différents éléments du pouvoir des chefs de terre et le contentieux administratif, il questionne les services publics marchands , sans oublier les griefs souvent formulés contre les chefs d’unités administratives. L’auteur s’exprime aussi sur les activités transversales des chefs de terres, les qualités essentielles pour un leadership préfectoral réussi et indique les actes de protection auxquels aspire tout agent public.
La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée aux rapports avec les forces de sécurité et de défense : ce que sont les forces de défense et les éléments principaux de collaboration. Pascal Mani met aussi en lumière les écueils relatifs au protocole , les conflits en bande , le refus de collaboration, les barrages de contrôle , etc.
Dans ce livre facile à lire, l’illustre auteur partage quelques faits et méfaits divers liés à la fonction préfectorale : un ministre à qui un Sous-Préfet offre gracieusement un déjeuner, qui sort sens dire merci mais qui va distribuer des billets de banque aux groupes de danse , ou encore l’histoire de ce préfet qui avait interdit à un ministre de séjourner dans son unité de commandement. Malgré les défis croissants , l’auteur croit dur comme fer que :
« La posture du Chef est non seulement d’être au-dessus des autres , mais de les réunir autant que possible autour de soi pour en tirer le meilleur afin de résoudre à son niveau tous les problèmes inhérents à un Etat moderne. C’est un défi majeur qui requiert tact , humilité et bon sens. L’argument de l’insuffisance des moyens souvent évoqué s’estompe facilement devant l’esprit de concertation, de rassemblement des idées et de méthode cohérente d’action. L’efficacité est à ce prix ».
Chaque chef de terre doit se procurer un exemplaire de cet ouvrage, chaque citoyen aussi, afin que chacun soit au parfum de la manière dont les choses doivent se faire dans la gestion des services déconcentrés et les rapports avec les forces de l’ordre et de sécurité.
Bon à savoir, Pascal Mani est un ancien Préfet et ancien Gouverneur de Régions qui s’est reconverti en écrivain. Il a déjà 12 ouvrages dans les bacs, et Le vade-mecum des Chefs de terre dont il est question ce jour est le troisième volume d’une série dont le premier volume a été édité en 2010 et la réédition s’est produite en 2014.
Suzanne NDJANA
