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CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT (FFD) / LA  4 ÈME ÉDITION S’EST CONCLUE LE 3 JUILLET 2025 PAR LE COMPROMISIO DE SÉVILLA.

Le Compromisio de Sévillia est salué par certains comme un document porteur d’espoir, mais les changements attendus et espérés par tous concernant l’architecture financière internationale ne sont pas encore là. Ils continueront d’alimenter la patience des citoyens africains, et peut-être pour toujours.

La Conférence FfD4 de Séville s’est avérée être un simple forum de discussion, après l’adoption du document final, un consensus ayant déjà été atteint avant le rendez-vous principal, lors du processus préparatoire. De fait, les États membres de l’ONU ont approuvé le document final à la mi-juin 2025 et l’ont transmis à la Conférence pour adoption.

Le « Compromiso de Sévilla » reconnaît le déficit annuel de financement du développement de 4 000 milliards de dollars et dit lancer « un ambitieux ensemble de réformes et d’actions visant à combler ce déficit de financement de toute urgence », tout en catalysant les investissements à grande échelle dans le développement durable.

Il définit un cadre mondial de Financement du Developpement renouvelé, comprenant des dispositions sur les ressources publiques nationales, les entreprises et la finance privées nationales et internationales, la coopération internationale au développement et l’efficacité du développement, ainsi que le commerce international. Il aborde également la dette et sa viabilité, ainsi que l’architecture financière internationale, avec des engagements en matière de science, de technologie, d’innovation et de renforcement des capacités, ainsi que sur les données, le suivi et le contrôle.

La conférence de Séville a néanmoins abordé, à travers six tables rondes et une centaine d’événements parallèles, des enjeux mondiaux clés, avec des sessions portant sur des thèmes tels que : « Réaliser une architecture de la dette souveraine axée sur le développement », …

L’événement parallèle, co-organisé le lundi 30 juillet 2025 par l’Africa Development Interchange Network (ADIN), la Cameroon Youth and Students Forum for Peace (CAMYOSFOP), « Agenda Afrique » (Sénégal), en collaboration avec d’autres OSC et quelques États membres des Nations Unies d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal), a dégagé quelques axes clés à considérer pour le développement de l’Afrique, au-delà du document final de la FdD4 :

– Les résistances à un véritable changement de l’architecture financière mondiale ne sont pas près de s’estomper, et à cet égard, les pays africains doivent engager une action collective urgente sans attendre que le changement vienne de l’extérieur ;
– Les Africains doivent rentrer chez eux dans un esprit d’autodétermination et façonner le multilatéralisme qu’ils souhaitent pour eux-mêmes et spécifiquement entre les pays africains, en appliquant tous les cadres juridiques d’intégration africaine qui existent, à commencer par la libre circulation des personnes, suivi de l’opérationnalisation des institutions financières africaines ainsi que celle d’un système monétaire africain indépendant des influences étrangères et hors de l’illusion de la dollarisation, avec une monnaie commune indexée sur toutes les richesses que possède le continent ;

– La transformation productive des économies africaines, fondée sur la transformation des ressources naturelles en vue de créer une valeur maximale, est la voie à suivre. Cela nécessite un système éducatif axé en priorité sur la formation des compétences nécessaires aux jeunes et aux femmes, qui constituent un atout majeur ;

– Les pays africains ne peuvent pas se développer individuellement, mais plutôt dans une dynamique collective exploitant les avantages comparatifs sous-régionaux, avec une bonne coordination au niveau continental avec l’Union africaine ;

– Au lieu de se contenter de courir après les capitaux étrangers, plus coûteux et inefficaces, il vaut mieux mobiliser les autres ressources nationales disponibles, notamment le capital humain et le « capital de gouvernance », qui permet de résoudre tous les problèmes de gouvernance liés à la corruption et aux autres crimes qui alimentent les flux financiers illicites entravant gravement la croissance des recettes publiques ;

– Il est crucial que les pays africains s’attaquent au problème du fardeau de la dette en appliquant leurs propres règles, non pas en fonction des conditions imposées par les créanciers, mais plutôt en appliquant des règles élaborées par les Africains eux-mêmes.

Suzanne NDJANA

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