BusinessFemme d'impact

MARIE LOUISE ÉTÉKI OTABÉLA : CHANTRE DE LA GOUVERNANCE, DE L’ETAT DE DROIT ET DE LA DEMOCRATIE EN AFRIQUE

Née le 13 avril 1947 à Ebanga dans la Région du Centre – Cameroun, Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA est  écrivaine, sociologue et femme politique. 1ère femme à se porter candidate à l’élection présidentielle camerounaise de 2004, elle est titulaire d’un Phd en sciences politiques et d’un master en sciences sociales, elle est notamment chercheure en sociologie du développement, branche de la sociologie qui se questionne sur les processus de développement sociaux et économique. Cette branche de la sociologie place ces processus en regard de ses impacts sur la société. L’étude des causes et des conséquences des changements économiques dans la société. L’originaire du département de la Lékié milite aussi pour l’égalité des droits et des opportunités entre les hommes et les femmes. Elle exprime ses idées et sa pensée à travers ses nombreuses publications ci-dessous présentées sommairement.

Par Suzanne NDJANA

Nantie de son doctorat en sciences politiques, Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA  commet le 30 0ctobre 1987 aux éditions L’Harmattan à Paris, l’ouvrage intitulé « Misère et grandeur de la démocratie au Cameroun ». Dans ce livre qui a obtenu le Prix Pearson du Canada pour « son excellence contribution au débat politique dans son pays », l’auteure  pose la question de savoir si la démission de M, Ahmadou Ahidjo implique la fin d’un totalitarisme au Cameroun et l’instauration d’une nouvelle manière de gouverner.  La publication de cet ouvrage met en scène pour la 1ère fois en Afrique Centrale, une femme qui soumet à un mode de pensée radical, la relation au politique, et ceci au moment où la demande démocratique s’inscrit parmi les aspirations majeures des nouvelles générations de l’indépendance. L’auteur dévoile les mensonges d’un Etat post colonial en mettant à jour l’hypocrisie des discours élaborés tant par les africanistes que par les chercheurs indigènes. L’analyse accorde une attention privilégiée à l’émergence des nouvelles sensibilités sociales : les femmes et le pouvoir de décider de leur vie quotidienne, les revendications liées à la gestion foncière, la prise de parole et la communication sociale, les droits de l’homme. Pour Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA, le fond du débat doit être situé au-delà des regards régionalistes. Il faut restituer le politique à la pratique quotidienne, prendre en compte les rapports de force en présence. Il faut inventer une société plurielle qui puisse aider «  les enfants du pays » à renouer avec leur mémoire après 25 ans de suspension et de retour. Pour que délivrée des servitudes et des pesanteurs archaïques, la démocratie retrouve sa grandeur au Cameroun, qu’en  dépit de la crise, apparait comme une des nations montantes du continent africain.


Dans une publication du Collectif des Femmes pour le Renouveau (CFR), elle écrit en 1994 un article intitulé «Les femmes africaines  n’ont pas de problèmes de développement : Dix ans de lutte par les féministes camerounaises pour la démocratie ». Cet article montre, à partir des pratiques des femmes camerounaises qu’une vision féministe des problèmes que connaissent les sociétés africaines est peut-être la seule alternative réelle au pouvoir totalitaire de ces pays. Elle fait un bref rappel des luttes  des féministes du Collectif des Femmes pour le Renouveau au Cameroun, leurs positions sur certains problèmes de société qui passent habituellement pour être spécifiques aux femmes, et rappelle que, pour ces féministes, le changement social en Afrique aujourd’hui passe aussi par un choix politique personnel, celui de faire de la politique autrement.


Après sa participation manquée à la course pour la présidence de la République en 2004, la présidente du parti politique féministe légalisé en 1997 met à la disposition du public en 2006  « Face -à-face manqué », un ouvrage dans lequel Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA  fait sa déclaration sur la présidentielle du 11 octobre 2004, à l’attention des observateurs étrangers indépendants. L’histoire retiendra qu’elle aura été la première femme à se porter candidate au poste de Président de la République lors de l’élection présidentielle de 2004, même si sa candidature a été refusée par le pouvoir de Yaoundé.
Fidèle à son objectif de démocratie et d’Etat de droit en Afrique, elle publie en 2009 « L’assemblée des peuples camerounais », une compilation d’une cinquantaine de  chroniques qui constituent un appel au peuple camerounais pour l’édification d’un Etat juste, au service de tous ses citoyens qui en seront les principaux artisans.
A noter que Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA est une féministe pure et dure- Elle  croit à la femme,  elle ne manque pas d’accorder son soutien aux femmes d’impact d’Afrique ; elle est aussi opposée à toute entrave pouvant stopper l’engagement d’une femme. C’est ainsi qu’en 2018, celle dont le géniteur fut le premier président de la chambre d’agriculture au Cameroun,  commet un livre hommage et de soutien à Simone Ehivet Gbgbo, ex première dame de Côte d’Ivoire, emprisonnée en 2011 pour atteinte à la sûreté et à l’autorité de l’Etat.
« Libérez Simone Ehivet Gbagbo » est le titre de cet ouvrage. L’intérêt pour Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA pour cette dame est lié à sa bravoure dans ses batailles politiques. En effet, pendant plus de 30 ans, Simone Ehivet Gbagbo s’est battue avec courage et ténacité pour l’avènement d’une côte d’Ivoire démocratique, juste et souveraine. Elle a contribué à former les hommes et les femmes de son pays  dans les luttes syndicales et politiques, alors que la Côte d’Ivoire pratique le parti unique et le totalitarisme comme mode de gouvernance. En 1995, elle est élue députée d’Abobo, une commune pauvre d’Abidjan.  Elle devient plus tard présidente du Front Populaire ivoirien.
Lauréate en 2019 du Prix Simone Veil attribué pour la prémière fois à une association, en l’occurrence  l’ALVF (antenne de Maroua) créée par des féministes camerounaises et qui obtient son premier financement du Canada grâce à Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA lors de son séjour dans ce pays (1989-1996),  Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA est auteure en mars 2020 de l’ouvrage «  Au NOM des FEMMES : Un nouveau DIALOGUE NATIONAL ». Ce livre dont la publication fait suite à la tenue à Yaoundé en 2019 du Grand Dialogue National pour trouver une solution à la crise séparatiste au Cameroun, est le moyen pour l’auteure de proposer un nouveau dialogue dans lequel les femmes seraient davantage impliquées.
Le courage, les positions et les actions politiques de Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA suscitent l’admiration de bon nombre de ses compatriotes qui le lui font savoir à travers des messages d’encouragement et de soutien. Elle en fait une évocation dans son livre  publié le 23 avril 2020 et intitulé  « Il y a des camerounais qui vous aiment ».
Sensible aux inégalités économiques et sociales, Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA  publie chez l’Harmatan  «  Le totalitarisme des Etats africains, le cas du Cameroun ». Ce livre est le canal par lequel l’auteure démonte scientifiquement les principaux mécanismes de la stratégie de blocage économique et de destruction des capacités d’agir des africains. Elle pointe le doigt accusateur sur la France en ce qui concerne la mise en œuvre de ce qu’elle qualifie d’entreprise totalitaire en Afrique.
Il est indéniable que René ETÉKI, le cher et tendre époux de Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA participe grandement à cette bataille pour la libération du Cameroun que mène sa douce moitié qu’il a appelé Darling pendant un demi-siècle. Aussi,  la candidate à la présidentielle de 2004 a –t-elle raconté son histoire d’amour avec René ETÉKI dans un ouvrage paru le 7 juillet 2021. Le livre qui s’intitule : «  Une Histoire d’Amour  de 50 ans pour libérer le peuple camerounais, l’alternative c’est maintenant », décline aussi l’objet de la lutte qu’elle mène avec le concours de son illustre époux, notamment pour changer le monde,  libérer le Cameroun.
Dans le même ordre d’idées, la chercheure en sociologie de développement donne son avis sur la crise séparatiste qui secoue les régions anglophones du Cameroun.  Dans son livre intitulé  « Guerre et paix au Cameroun »,  Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA œuvre pour une alternative aux régimes totalitaires en Afrique, pour la paix au Cameroun, pour mettre fin à la guerre contre les camerounais et les camerounaises de langue anglophone. La publication de cet ouvrage le 2 mars 2022 intervient dans un contexte où le fils de l’auteure a été emprisonné au Cameroun quelques mois auparavant, précisément le 15 juillet 2021. Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA croit savoir que cette incarcération visait à dénigrer son engagement féministe et politique de 50 ans.
La publication la plus récente de la féministe camerounaise Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA date du 7 février 2024 et s’intitule « Eloge du courage : Discours et démission de Mme CLAUDINE Gay : L’Amérique n’a pas eu le courage d’avoir une Femme d’Afrique à la tête de Havard ». Dans cet ouvrage, l’auteure rappelle à la mémoire collective que la première université au monde est née en Afrique, à Tombouctou précisément, au Vème siècle dans un pays appelé aujourd’hui le Mali. En effet, l’université de Tombouctou créée  en 423 connait son apogée économique et culturel au XV ème et XVI ème siècles. Valeur universelle exceptionnelle, elle est classée au patrimoine universel de l’UNESCO.

Avec cette riche actualité politique, notamment avec la présidentielle 2025 qui s’annonce au Cameroun, nul doute que Marie-Louise ÉTÉKI OTABÉLA va encore faire entendre sa voix, soit à travers une autre publication, soit en se portant candidate sous la bannière du parti féministe camerounais.

             S.N

CONTACTS DU WEB JOURNAL LE KIOSQUE ONLINE* (www.lekiosqueonline.com)

POUR LA COUVERTURE* *MÉDIATIQUE :

696465795 / 678701875

suzyetoile2018@gmail.com

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button