SALON DES ACTEURS ÉCONOMIQUES ET DU DÉVELOPPEMENT LOCAL (SAEDEL) / LA TROISIÈME ÉDITION EST SUR LES RAILS DEPUIS LE 19 OCTOBRE 2024 SUR LE THÈME : ” ÉTAT, COLLECTIVITÉS TERRITORIALES DÉCENTRALISÉES, SECTEUR PRIVÉ ET DÉVELOPPEMENT LOCAL”
C’est le gouverneur de la Région du Sud, Félix NGUÉLÉ NGUÉLÉ en personne qui a présidé la cérémonie d’ouverture officielle du SAEDEL lundi 21 octobre dernier en présence d’un parterre de personnalités au rang desquelles le maire de la ville de Kribi Guy Emmanuel SABIKANDA, et le préfet de l’Océan NOUHOU BELLO.
Dans son allocution de circonstance, le 1er magistrat de la ville de Kribi, Guy Emmanuel SABIKANDA a défini le SAEDEL comme “une plateforme d’échanges dédiée aux Collectivités Territoriales Décentralisées, pour assurer leur attractivité et s’ouvrir aux acteurs de développement. Son objectif général est de montrer que le renforcement de la collaboration entre les acteurs publics et privés est une impérieuse nécessité pour un développement local efficient”.
Pour Patrice ASSIGA EYÉNÉ, Directeur du Salon des Acteurs Économiques et du Développement Local, ” le SAEDEL est aussi un plaidoyer pour la mise en œuvre d’un environnement participatif afin de créer et de renforcer les capacités de nos administrations locales à créer des emplois pour nos jeunes”.
Dans le cadre de la leçon inaugurale, le professeur ABANE ENGOLO Patrick a insisté sur la portée téléologique des institutions pour apporter une réponse à la question suivante : UNE DÉCENTRALISATION POUR QUOI FAIRE ?
En d’autres termes, est-ce que la décentralisation est nécessaire, consubstantielle aux sociétés ?
Selon ce brillant agrégé des universités, ce qu’on recherche principalement dans la décentralisation c’est d’outiller les populations locales à apprendre à participer, à avoir l’esprit de citoyen. Cependant, “les institutions décentralisées se sont développées avec de plus en plus une exigence de gouvernance locale”, a-t-il souligné, avant de relever que:
” la décentralisation s’accompagne d’une marge d’autonomie pour que les administrés se reconnaissent en ceux qui sont chargés de les représenter. Pour que cette décentralisation fonctionne, il y a un besoin financier, pour que cette décentralisation fonctionne, il y a un besoin de conférer aux autorités qui sont locales un certain nombre de pouvoirs, et vous savez que pour exercer des pouvoirs, il faut les moyens : des moyens humains, des moyens matériels, etc. Ce qui fait qu’au fait, l’exigence financière va subrepticement s’acoler à la perspective de gestion locale”.
Fort de tout ce qui précède, le gouverneur de la Région du Sud Félix NGUÉLÉ NGUÉLÉ, dans son discours d’ouverture officielle du SAEDEL, a invité les uns et les autres à s’approprier cet événement qui fait la promotion du développement local qui fait partie des préoccupations gouvernementales :
“J’invite les municipalités, notamment toutes celles de la Région du Sud, les opérateurs économiques installés dans cette Région, ainsi que les populations, à davantage se mobiliser pour les prochaines éditions du SAEDEL, afin de faire de ce salon, une vitrine incontournable pour la promotion du développement local”.
*DES CONFÉRENCES ÉDIFIANTES DES ADMINISTRATIONS PRÉSENTES*
La série des conférences a été ouverte par le Pr ABANE ENGOLO Patrick sur le thème : ” *Les relations conflictuelles entre représentants de l’État et les autorités locales dans le cadre de la décentralisation”.*
Le professeur ABANE ENGOLO Patrick a expliqué pourquoi il est prématuré de faire l’évaluation de la décentralisation au Cameroun : d’abord elle survient dans un contexte difficile. 2019 est la borne d’une décentralisation orientée vers les préoccupations de ladite heures, à savoir le retour à la paix dans les régions anglophones et le statut spécial qui a été accordé aux dites régions. La House of Chief a été créée, le Public Independent Conciliator fonctionne aussi, c’était là les premiers résultats qui étaient attendus de la décentralisation sous son visage de 2019. En fait, comme l’a fait remarquer l’éminent universitaire, la décentralisation arrive aussi au moment où l’État endure l’existence d’autres nombreuses poches de dépenses, à l’instar de la masse salariale de l’État, la dotation en infrastructures et en ressources humaines en faveur des trois universités nouvellement créées par le Chef de l’Etat, la poursuite de la construction de l’autoroute Yaoundé/Douala, etc. L’objectif de la gouvernance administrative a été atteint, ce qui dérange c’est l’atteinte de la décentralisation économique. D’ailleurs, le professeur ABANE ENGOLO Patrick l’a aussi relevé : si en France la décentralisation demeure un processus avec une panne au niveau financier, comment pourrait-il en être autrement concernant le Cameroun ?
Le Mindvel était attendu sur le thème : “Les formes de collaboration entre les Collectivités Territoriales Décentralisées et le secteur privé”.
Le Code Général des Collectivitées territoriales Décentralisées en ses articles 156 à 163, a favorisé le transfert de plusieurs compétences aux Collectivitées Territoriales Décentralisées (CTD) dans le but de favoriser la prise en main de leur propre develeppement. Ces compétences pour être exercées nécessite pour les CTD de tisser les partenariats et des collaborations sur plusieurs formes: le partenariat public-privé, les contrats de concession, les marchés publics, le financement participatif, l’échange de compétences, la Co-innovation, le développement local, la gestion de crise, formation – emploi.
Les avantages de la collaboration, comme l’a indiqué monsieur MPADT Joseph, Délégué départemental du ministère de la décentralisation et du développement local pour l’océan:
“- L’améliorer de l’efficatité et de l’efficience des services publics locaux;
– Le financement des projets d’infrastructure
– La promotion du développement économique et social
– Le renforcement de la gouvernance et de la transparence
– La promotion de l’innovation et de la créativité”.
La communauté urbaine de Douala (CUD) a exposé sur le thème : “Intercommunalité et développement local”.
M. Samuel Guy Ntoh, sous directeur de la communauté urbaine de Douala, a dévoilé les différents projets de l’actuel exécutif de la mairie de Douala que préside M. Mbassa Ndine, pour résoudre l’équation ô combien difficile de la mobilité urbaine dans la cité capitale économique du Cameroun. Il s’agit du projet de voie de contournement pour qu’au lieu de passer encore à l’intérieur du périmètre urbain, que les gros porteurs contournent la ville à partir du pont de Japoma. La Commune Urbaine de Douala a aussi en projet de relier Douala 1er à partir du Rond point Deido à Douala 5ème à partir du Rond point Maetur. Last but not least, le maire de la ville de Douala est même déjà sur le projet phare dénommé : “Bus Rapid Transit qui mettra les bus en service pour assurer le transport aux populations.
L’agence d’électrification rurale (AER) a saisi l’occasion de la tenue du SAEDEL pour se donner à voir, notamment en déclinant ses enjeux majeurs et son partenariat avec les collectivités territoriales décentralisées. M.NGOULA Uriel a informé l’assistance sur l’un des principaux objectifs de l’électrification rurale, à savoir, garantir un accès universel à l’énergie dans les zones reculées, afin de réduire les inégalités territoriales en matière d’accès aux services essentiels. Pour être plus proche des bénéficiaires de ses services, l’Agence d’Électrification Rurale a signé un accord de partenariat avec les CVUC pour l’accompagnement mutuel des Collectivités Territoriales Décentralisées dans la mise en œuvre des actions nécessaires à leur autosuffisance énergétique. Cette agence a aussi signé un accord de partenariat avec le FEICOM pour un accompagnement technique dans le cadre de la réalisation des projets d’électrification décentralisés.
Le ministère de la forêt et de la faune a exposé sur le thème :
“Le bois légal dans la commande publique : dispositions légales, acteurs institutionnels et perspectives économiques”.
En effet, selon Mme MOTALINDJA MOAMPÉA Hortense, Sous Directeur de la Promotion et de la Transformation des Produits Forestiers au MINFOF, Pour avoir une idée de la consommation du bois dans la commande publique, des statistiques du MINFOF et des études crédibles récentes menées par le CIFOR montrent que la consommation du bois de la commande publique est considérable et estimée à environ 13.000 m3/an.
Pour éviter que la commande publique et privée ne contribue à aggraver l’exploitation illégale du bois, il est apparu urgent que l’Etat prenne des mesures pour obliger les bénéficiaires de la commande publique à n’utiliser que le bois d’origine légale et inverser ainsi la tendance actuelle. D’où l’Arrêté conjoint N°0162 MINFOF/MINTP/MINMAP fixant les modalités d’utilisation du bois légal dans la commande publique signé depuis le 15 décembre 2020 et qui à ce jour connait des fortunes diverses dans sa mise en œuvre.
Entre autres mesures phare prises par le ministère des forêts et de la faune , on peut citer : La lutte permanente et acharnée contre l’exploitation illégale du bois ;
L’opérationnalisation du SIGIF2 ‘Système Informatique de Gestion de l’Information Forestière de 2e génération) ;
la procédure de récupération des rebuts d’exploitation forestière encadrée par la décision N°0648/D/MINFOF du 27 septembre 2023, modifiant et complétant certaines dispositions de la décision N°0012/D/MINFOF du 20 janvier 2020 fixant les modalités de valorisation des rebuts de l’exploitation forestière;
la Décision N° 0805/D/MINFOF du 28 novembre 2023, fixant les procédures d’accès et d’utilisation des Bordereaux de Livraison (BL) du Marché Intérieur du Bois (MIB);
le renouvellement annuel des titres d’exploitation forestière , etc.
Pour débattre autour du thème : “Le secteur informel : importance et nécessaire encadrement pour une croissance économique locale”, le ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire s’est joint pour la circonstance au ministère des petites et moyennes entreprises. Mme Nicaise ELA MBO du Minepat a défini le secteur informel comme étant ce secteur d’activités qui regroupe de tous petits acteurs économiques qui mènent leurs activités sans numéro de contribuable et/ ou sans comptabilité formelle écrite. Elle a ensuite énuméré les mesures prises par le gouvernement de la République pour accompagner les acteurs du secteur informel, notamment des facilités fiscales, l’assurance volontaire à la CNPS pour assurer les vieux jours, l’octroi des financements. Toutefois, elle a relevé pour le déplorer le fait que les acteurs de ce secteur d’activités ne sont pas traçables du point de vue fiscal. Grâce à Mme ADA epse Bidjoh du Minpmesa, l’assistance a été édifiée sur les mécanismes d’encadrement des activités de l’informel en collaboration avec les collectivités territoriales décentralisées.
Les conférences se poursuivent au SAEDEL jusqu’au 25 octobre prochain.
*Suzanne NDJANA*
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