COLLOQUE SUR LA PALLOTTINITE AU CAMEROUN / LES EXIGENCES ET LES NÉCESSITÉS DE LA MISSION PALLOTTINES EN DEBAT À YAOUNDE
La paroisse Saint Vincent PALLOTTI de Nlongkak a servi de cadre à la deuxième étape du colloque itinérant sur la pallottinité au Cameroun. Les échanges ont tourné autour du thème : « LA MISSION PALLOTTINE AU CAMEROUN : EXIGENCES ET NECESSITES AUJOURD’HUI ».
*Par Suzanne NDJANA*
C’est une case chapelle bondée de monde, religieux et laïcs qui a abrité les travaux de la paroisse Saint Vincent Pallotti de Nlongkak dont l’éclat a été rehaussé par la présence très remarquée de l’évêque de Mbalmayo, Mgr Joseph Marie NDI OKALA, et le pére Zenon HANAS, recteur général des Pallottins du monde entier, en visite canonique au Cameroun.
Pour faciliter la compréhension du thème des échanges, le révérend père Augustin MBAZOA, membre du conseil provincial, a dans un premier temps présenté les structures ecclésiales au Cameroun, dans un second temps il a évoqué les défis de la mission pallottine au Cameroun, et dans un troisième temps, il a parlé des réalisations du charisme pallottin au Cameroun. Mais avant, le conférencier a rappelé que les Pallottins sont les précurseurs de la foi chrétienne catholique au Cameroun : “Les pallottins ont implanté l’église au Cameroun et portent en eux la responsabilité de la prospérité de cette église”, a-t-il souligné. Cependant, “La responsabilité des pallottins n’est pas d’abord institutionnelle, mais davantage spirituelle”, a précisé le révérend père Augustin MBAZOA..
Selon l’éminent orateur , le tableau des structures ecclésiales au Cameroun affiche ce qui suit : 24 diocèses constitués en cinq provinces ecclésiastiques, de nombreuses associations chrétiennes paroissiales et diocésaines, parfois sans existence réelle sur le plan du droit canonique : des confrérie anciennes legs de la misssion pallottine, des mouvements catholiques spécialisés et des nouveaux mouvements d’inspiration locale.
Abordant la question sur la capacité missionnaire de l’église catholique au Cameroun, l’homme qui est titulaire de deux doctorats, l’un en droit canonique et l’autre en droit civil , fait remarquer que de nombreux prêtres camerounais vont aux études dans d’autres terres de mission, de même que de nombreux autres sont Fidei Donum dans des unités ecclésiales autres que les leurs. En outre, l’Université Catholique d’Afrique Centrale basée au Cameroun est la plaque tournante de la formation catholique tant au Cameroun que dans la sous région d’Afrique Centrale.
La mission pallottine au Cameroun quant à elle compte près d’une centaine de prêtres, un évêque, 26 jeunes scholastiques , 12 aspirants et 15 sœurs pallottines . Elle collabore avec 11 diocèses sur les 24 que compte le Cameroun.
Les réalisations pastorales de la mission pallottine au Cameroun intègrent l’apostolat social et caritatif, l’engagement des pallottins à tous les niveaux de l’éducation (maternel, primaire, secondaire et supérieur).
“Evoquer les défis de la mission pallottine au Cameroun revient donc à signaler les chantiers qui se présentent non seulement à la mission pallottine, mais surtout à la mission de l’église d’une manière générale”, a martelé le brillant conférencier .
L’église catholique présente au Cameroun dans sa dimension hiérarchique fait face aux défis de la synodalité effective, à la difficile acquisition de la personnalité ecclésiale et même la personnalité civile pour les associations chrétiennes, à la question de la titularité ecclésiale, etc.
De manière spécifique, la mission Pallottine au Cameroun doit revoir la question de la fidélité à l’état de vie de la personne consacrée, elle doit adopter la rationalisation en terme de gouvernance, de choix missionnaires, et en termes d’investissements. En effet, croit savoir l’éminent orateur, “ les nominations prennent souvent des allures d’ une chasse aux sorcières”. Aussi a-t-il suggéré de « créer le cadre d’une meilleure confiance ».
Profitant de la présence du Recteur Général , le père Augustin MBAZOA a plaidé en faveur de la solidarité entre les provinces pallottines, ce qui pourrait se matérialiser par le soutien des plus nanties aux plus défavorisées dans des domaines importants comme la formation. La province Pallottine du Cameroun est par exemple obligée de dire non à bon nombre de jeunes qui frappent à sa porte chaque année, les moyens financiers pour les former faisant défaut.
Dans le cadre de la solidarité proposée entre les provinces Pallottines, une d’entre elles peut pourvoir à ce besoin et donner ainsi la chance à ces jeunes de goûter au sacerdoce sous la bannière de Vincent Pallotti.
Last but not least, le conférencier a appelé de tous ses vœux la clarté et la transparence dans la gestion de l’argent de la mission pallottine.
Prenant la parole à son tour, le pasteur propre du diocèse de Mbalmayo, Mgr Joseph Marie NDI OKALA a relevé que le charisme des Pallottins est au cœur de l’évangélisation. “Le Pape François assume tout l’héritage du charisme de Vincent Pallotti”, a-t-il déclaré avant de rappeler les 4 champs d’apostolat édictés par le pape Benoît XVI, à savoir : présenter le Christ, apporter Dieu à toute personne humaine, puis intervenir dans tous les registres du social (éducation, santé).
L’évêque de Mbalmayo a cependant fait remarquer que la foi chrétienne catholique implantée par les Pallottins au Cameroun a aussi connu l’influence de la politique allemande dont Henry Vieter était marqué. Ladite politique plaçait l’action social au centre de tout, comme le veut la doctrine de Vincent Pallotti qu’il a qualifié de “héros de la communion”.
MGR Joseph Marie NDI OKALA a aussi reconnu que le charisme des Pallottins a continué à vivre après le départ du Cameroun en 1916, mais que la dialectique entre rupture et continuité a été assurée par le saint esprit.
Le colloque sur la pallottinité au Cameroun, étape de la paroisse Saint Vincent Pallotti de Nlongkak, s’est clôturée par une messe pontificale présidée par l’évêque du diocèse de Mbalmayo, et le père Zénon, Recteur Général des Pallottins.
*Suzanne NDJANA*