Le village Melen est situé à 14 km de la ville de Mvengue , sur la route Yaoundé-Kribi , dans le département de l’Océan. Après le décès il y a 6 ans de son frère aîné précédent occupant du trône de ce village du clan Énoah, sa Majesté Josette NNANG a reçu la bénédiction des notables pour être désignée chef de troisième degré. Il s’agit d’une mère de famille imposante physiquement, initiées aux us et coutumes de son Melen natal, mais aussi aux lois et règlements de la République du Cameroun.
Elle est tellement adulée de son peuple qu’on l’appelle affectueusement “Mfim Énoah” (le mur des Énoahs, son clan d’origine). Le képi de chef traditionnel n’est pas le seul qui couvre la tête de cette femme reconnue pour son franc parler ; en effet, Josette NNANG est aussi fonctionnaire de police avec de nombreuses années d’expérience. Comme quoi, le képi reconnaît ses gens, comme on le dit vulgairement.
Ceux qui côtoie Sa Majesté Josette NNANG savent qu’elle sait être autonome, et c’est d’ailleurs cette éducation qu’elle a donné à ses nombreuses et dynamiques filles, et qu’elle inculque à toutes les femmes du village Melen. Et le résultat saute à l’oeil : en plus d’être représentée dans plusieurs sphères de la société, la femme de Melen est agricultrice et commerçante. Ce dynamisme est donc à mettre à l’actif de cette femme flic au commandement traditionnel. Cependant, Sa Majesté Josette NNANG remarque une crise du regard de la part de ses collègues hommes.
Ces derniers ont de temps en temps des velléités de croire que leurs attributs génitaux leur confèreraient une certaine supériorité vis à vis des femmes chefs traditionnels . De plus, les conjoints des femmes autorités traditionnelles souffrent d’un complexe d’infériorité qui les amène à avancer des propos du genre :”ne m’amène pas ton commandement là au corps”, à la moindre incartade. Femme de poigne, femme de caractère, Sa Majesté Josette NNANG c’est se mettre au dessus de ces petites confusions, et le jour de son intronisation, le sous préfet de Mvengue d’alors avait vu juste en déclarant à l’intention des populations de Melen et de tous les chefs présents que la digne et valeureuse dame sur le trône du village Melen est “la personne qu’il faut à la place qu’il faut”.
À l’occasion de la célébration dans quelques jours d’une nouvelle édition de la Journée Internationale des Droits des Femmes, votre web journal www.lekiosqueonline.com lui rend un hommage mérité. Bon vent Sa Majesté.
Suzanne NDJANA