*Par Dr Roger Mvogo*
En revenant à l’histoire de l’institutionnalisation de la célébration internationale de la femme, un constat est évident: c’est d’abord une fête de groupes d’associations de femmes militantes, combattantes pour l’amélioration de leurs conditions de vie, d’où les festivités dédiées aux victoires et aux avancées significatives et visibles. Si les conditions de vie à améliorer concernent d’abord et avant la société toute entiere et dont les femmes sont les mamelles nourricières, garantes de la survie de la postérité par leurs sacrifices quotidiens, en s’exprimant clairement contre les déviances sociales observées actuellement de part et d’autre en Afrique et pour lesquelles d’aucuns les tiennent très souvent pour responsables en grande partie, celles-ci en sont-elles suffisamment conscientes aujourd’hui ? Et pourtant, l’on se souvient encore de cet apport historique et salutaire des Sud-africaines à la lutte contre l’odieux système d’apartheid au cours des années 1980 à 1990 et bien d’autres luttes remportées par la femme africaine à ‘instar des Amazones en Afrique de l’Ouest contre l’invasion coloniale.
Dès lors, la femme africaine n’est-elle pas davantage interpellée plus qu’hier face aux defis du Continent actuels, notamment l’instabilité de la paix et la sécurité en Afrique et dans le monde par exemple ? Si nous voulons donc plus de paix et de sécurité dans nos États, les dynamiques d’harmonie sociale, le développement économique de l’Afrique par une plus grande prise de conscience sur l’autonomisation des femmes et l’accélération des politiques publiques en leur faveur ainsi que l’intégration effective desdites dynamiques dans les stratégies de la marche du Continent vers la consolidation de son unité, apparaissent dès lors comme quelques-unes des actions prospectives d’urgence. Oui, en dehors de l’effectif important qu’elle représente aujourd’hui, certes inconscient sur le fait, il existe de plus en plus sur le Continent, des femmes charismatiques aux compétences internationalement établies et éprouvées, pour faire bouger les lignes en toute naturalité et légalité pour un développement plus sensible et une paix plus durable dans les relations internationales actuelles en général, et en Afrique en particulier.
Aussi, les mouvements et autres réseaux de femmes devraient être capables d’identifier de telles femmes et accélérer les lobbyings au sein des organisations internationales comme l’UA, l’ONU, etc pour une plus grande considération pour la femme et une reconfiguration de ces relations internationales au sein desquelles l’Afrique pourra véritablement jouer son rôle de leadership. Par ailleurs, au Cameroun, face à une difficile appropriation des exigences et des opportunités de l’agriculture de seconde génération sous l’impulsion du Président de la République, à défaut de condamner la femme à la houe, à la hôte et aux petits métiers parfois avilissants de l’informel, n’est -il pas également temps d’accélérer le processus concourant non seulement à sa plus grande autonomisation, mais surtout son imposition au plus haut sommet mondial? L’a richesse du sol et du sous-sol africain étant établie, une exploitation efficiente de celle-ci n’appelle-t-elle pas à des célébrations plus guidées par des réflexions allant dans le sens d’une gestion inclusive, prévisionnelle et durable de ces richesses pour la postérité ? Quel bilan est-il fait par rapport aux précédentes célébrations ne serait-ce que dans nos municipalités ? Que dire du phénomène d’influenceuses qui, de plus en plus, semble prendre le dessus sur les pires déviances de Sodome et Gomorrhe d’antan ? Qu’est-ce qui est projeté à l’avenir pour le bien-être de la femme africaine en general et celle du Cameroun en particulier avant l’édition de 2025 ?